Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/214

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Sur le Pinde ombragé, filles de Mnémosyne,
Vous unissez vos voix à sa lyre divine ;
Et, délaissant son char à la cime des cieux,
Il marche environné d’un chœur harmonieux.

Il est jeune, il est fier ! Les brises vagabondes
Glissent avec amour sur ses cheveux dorés ;
Ô Muses, et pour vous, de ses lèvres fécondes
Tombent les rhythmes d’or et les chants inspirés ;
Puis, il suspend sa lyre aux temples préférés,
Et plonge étincelant aux écumantes ondes.

Dès qu’aux bords de Délos ses yeux furent ouverts
Un arc d’argent frémit dans ses mains magnanimes ;
Et foulant le sommet des montagnes sublimes,
D’un regard lumineux il baigna l’univers !