Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/215

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Salut ! je te salue, Apollon, qui, sans cesse,
Sur le Pinde as guidé ma timide jeunesse ;
Daigne inspirer ma voix, dieu que j’aime, et permets
Que ma lyre et mes chants ne t’offensent jamais.

Et toi, sœur d’Apollon, ô vierge chasseresse,
Diane aux flèches d’or ! Intrépide déesse,
Tu hantes les sommets battus des sombres vents.
Sous la pluie et la neige et de sang altérée,
Tu poursuis sans repos de ta flèche acérée
Les grands lions couchés au fond des bois mouvants.

Nul n’échappe à tes coups, ô reine d’Ortygie !
La source des forêts lave ta main rougie,
Et quand Apollon passe en dardant ses éclairs,
Tu livres ton beau corps aux baisers des flots clairs.