Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/218

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Et quelques sons encor, soupirs harmonieux,
S’exhalent en mourant comme une plainte aux dieux !


NIOBÉ.


Silence ! — Un chant funeste a frappé mon oreille…
Tout mon cœur s’est troublé d’une audace pareille.
Un mortel, las de vivre, insulta-t-il jamais
La fille de Tantale assise en son palais ?
Mieux vaudrait, qu’au berceau, son implacable mère
Eût arrêté le cours de sa vie éphémère,
Que d’attirer ainsi, sur son front insensé,
L’orage qui dormait dans mon cœur offensé.
Tais-toi. — Je veux t’offrir un retour tutélaire.
Les louanges de Zeus irritent ma colère…
Et c’est assez, sans doute, au Tartare cruel
Qu’il attache à mon père un supplice éternel !