Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/219

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Il était d’autres dieux que les tiens, — race auguste,
Dont le sang était pur, dont l’empire était juste,
Fils de la Terre immense et du vieil Ouranos.
Ces monarques régnaient dans les cieux en repos.
Propices aux mortels, tout remplis de largesse,
Ils dispensaient la paix, le bonheur, la sagesse ;
Et la Terre, bercée en leurs bras caressants,
Vantait la piété de ses fils tout-puissants.
Chante ces dieux déchus des voûtes éthérées,
Qui, frappés dans le sein des batailles sacrées,
Sous les doubles assauts de la foudre et du temps,
Gisent au noir Hadès ; chante les dieux Titans !
Hypérion, Atlas et l’époux de Clymène,
Et celui d’où sortit toute science humaine,
L’illustre Prométhée aux yeux perçants ! celui
Pour qui seul entre tous l’avenir avait lui.