Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/222

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Implacable fardeau de l’immense univers !
Quand mon père tomba sous ta force usurpée
Impuissant ennemi, que ne m’as-tu frappée ?
Mais ta colère est vaine à troubler mes destins :
Je règne sans terreur assise en mes festins ;
Mon époux me vénère et mon peuple m’honore !
Sept filles et sept fils à leur brillante aurore
Plus beaux, plus courageux, meilleurs que tes enfants,
Croissent chers à mon cœur, sous mes yeux triomphants.
Qui pourrait égaler ma gloire sur la terre ?
Est-ce toi, de Cœos fille errante, adultère,
Oublieuse du sang généreux dont tu sors,
Toi qui ternis la fleur de tes jeunes trésors,
Et dans l’âpre Délos par Héré poursuivie,
À deux enfants furtifs vins accorder la vie !
Je brave ces enfants d’une impure union,