Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/224

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Pâle, les yeux hagards, la tête hérissée,
Depuis que sans retour, ô fière Niobé,
Le blasphème divin de ta lèvre est tombé,
Comme la Pythonisse errante dans le temple,
Il sent venir les dieux ! et son œil les contemple,
Et sa voix les annonce ! et ses bras étendus
Semblent guider leurs coups sur nos fronts suspendus !

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La voûte du palais flamboie et se disperse
Comme la foudre fait du ciel noir qu’elle perce…
Les lambris de métal tombent étincelants
Sur les mets renversés et les hôtes tremblants…
Chacun fuit au hasard, et la foule mouvante
Se heurte avec des cris de suprême épouvante.
Un immortel, un dieu, œil ardent, l’arc en main,
Sur les murs vacillants pose un pied surhumain :