Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/225

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C’est Apollon ! Diane, ardente à la vengeance,
Au fraternel archer sourit d’intelligence.
L’arc du dieu retentit sous le trait assassin ;
Il vole, et de Tantale il va percer le sein.
Comme un jeune arbrisseau dans sa saison première,
La flèche d’Apollon t’arrache à la lumière :
Tu regardes ta mère, ô jeune infortuné,
Et tu meurs ! — Mieux valait ne jamais être né !
Diane tend son arc, et la flèche altérée
Boit le sang de Néère à la tête dorée.
Elle tombe et gémit. Phœbos au carquois d’or
Attache Illionée à son frère Agénor ;
Le fer divin, guidé par une main trop sûre,
Les unit dans la mort par la même blessure.
Callirhoé tremblante et pâle de terreur,
Veut éviter des dieux l’implacable fureur…