Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/226

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Elle fuit, et sa mère en son sein la protège,
Mais Diane a rougi son épaule de neige ;
Jusques au cœur glacé le trait mortel l’atteint,
Et la vierge aux doux yeux dans un soupir s’éteint.
Sypyle a réuni tout son jeune courage ;
Debout, et l’œil tranquille, il contemple l’orage.
L’arc sacré frappe en vain son front audacieux,
Le fier adolescent meurt sans baisser les yeux.
Du dieu de Méonie innocente victime,
Il révèle en mourant sa race magnanime.
Ismène et Cléodos, Phédime et Pélopis
Chancellent tour à tour, pareils à des épis
Que le gai moissonneur, l’âme de plaisir pleine,
Ainsi qu’un blond trésor amasse dans la plaine.
Ils sont tous là sanglants, vierges, jeunes guerriers,
La tête ceinte encor de myrte ou de lauriers ;