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parmi nous, une tentative d’ordre et de travail régulier n’est certes pas à blâmer, s’il subsiste quelque parcelle de réflexion dans les esprits. Quant à la valeur spéciale d’art d’une œuvre conçue dans cette donnée, elle reste soumise à qui de droit, abstraction faite de toute théorie esthétique particulière à l’auteur.

Les Poëmes qui suivent ont été pensés et écrits sous l’influence de ces idées, inconscientes d’abord, réfléchies ensuite. Erronées, ils seront non avenus ; car le mérite ou l’insuffisance de la langue et du style dépend expressément de la conception première ; justes et opportunes, ils vaudront nécessairement quelque chose. Les essais divers qui se produisent dans le même sens autour de nous ne doivent rien entraver ; ils ne défloreront même pas, pour les esprits mieux renseignés, l’étude vraie du monde antique. L’ignorance des traditions mythiques et l’oubli des caractères spéciaux propres aux époques successives ont donné lieu à des méprises radicales. Les