Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/240

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Sur la rive incliné, le vaisseau de Minerve
Ne lavait plus sa proue au sein des flots amers ;
Et les guerriers d’Argo, que la fatigue énerve,
          Songeaient, sur le sable des mers.

Non loin, aux pieds du mont où croît le pin sonore,
Au creux de la vallée inconnue aux mortels,
Jeunes reines des eaux que Cyanée honore,
          Poursuivant leurs jeux immortels ;

Molis et Nikhéa, les belles Hydriades,
Dans la source natale aux reflets de saphir,
Folâtraient au doux bruit des prochaines cascades,
          Loin de Borée et de Zéphir.