Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/241

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L’eau faisait ruisseler sur leurs blanches épaules
Le trésor abondant de leurs cheveux dorés,
Comme au déclin du jour, le feuillage des saules
          S’épanche en rameaux éplorés.

Parfois, dans les roseaux, jeunes enchanteresses,
Sous l’avide regard des amoureux Sylvains,
De nacre et de corail, enchâssés dans leurs tresses,
          Elles ornaient leurs fronts divins.

Tantôt, se défiant, et d’un essor rapide
Troublant le flot marbré d’une écume d’argent,
Elles ridaient l’azur de leur palais limpide
          De leur corps souple et diligent.