Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/282

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L’air subtil emplissait les poumons vigoureux ;
Et plus que tous, baigné des forces éternelles,
Des aigles de l’Athos je dédaignais les ailes !
Sur la neige des mers Aphrodite, en riant,
Comme un rêve enchanté, voguait vers l’Orient…
De sa conque, flottant sur l’onde qui l’arrose,
La nacre aux doux rayons reflétait son corps rose ;
Et l’Euros caressait ses cheveux déroulés,
Et l’Océan baisait ses pieds immaculés,
Et les Grâces en rond sur la mer murmurante
Emperlaient en nageant leur blancheur transparente ;
Et les Ris et les Jeux, dans leurs jeunes essors,
Guidaient la conque bleue et ses divins trésors !

Ô plaines de la Grèce, ô montagnes sacrées,
De la Terre au grand sein mamelles éthérées !