Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/294

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La déesse sourit ; et, chasseur courageux,
Depuis dans les forêts je partageai ses jeux.
Mais quand, pour d’autres bords, la fille de Latone,
Lasse de la vallée et du mont monotone,
De ses nymphes suivie, à l’horizon des flots
Volait vers Ortygie ou l’aride Délos,
Je déposais mon arc et mes flèches sanglantes,
Et, le front incliné sur les divines plantes,
Je méditais Cybèle au sein mystérieux,
Vénérable à l’esprit, éblouissante aux yeux.

Tels étaient mes loisirs, ô chanteur magnanime !
Tel je vivais heureux sur la terre sublime,
Toujours l’oreille ouverte aux bruits universels,
Souffle des cieux, échos des parvis immortels,
Voix humaines, soupirs des forêts murmurantes,