Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/308

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Les dieux générateurs des astres et des êtres,
Les rois de l’Infini, les implacables maîtres,
En des combats pareils aux luttes des héros,
De leur éternité troublent-ils le repos ?
Est-il donc par delà leur sphère éblouissante,
Une force impassible, et plus qu’eux tous puissante,
D’inaltérables dieux, sourds aux cris insulteurs,
Du mobile destin augustes spectateurs,
Qui n’ont jamais connu, se contemplant eux-mêmes,
Que l’éternelle paix de leurs songes suprêmes ?

Répondez, répondez, ô terre, ô flots, ô cieux !
Que n’ai-je, ô roi d’Athos, ton vol audacieux !
Que ne puis-je, ô Borée, à tes souffles terribles
Confier mon essor vers ces dieux invisibles !
Ah ! sans doute, à leurs pieds, pâles Olympiens,