Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/375

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Que les brises du fleuve au fond des bois rêvant,
Reçois, belle Ganga, mon hommage fervent.
Je te raconterai ma peine encore amère.
Oui, le dernier baiser que me donna ma mère,
Suprême embrassement après de longs adieux,
De larmes de tendresse emplit toujours mes yeux.
Quand vient l’heure fatale et que le jour s’achève,
Cette image renaît et trouble le saint rêve.
Ô vierge, efface en moi ce souvenir cruel !
Ô vierge, guéris-moi de tout amour mortel !



ANGIRA


Salut, vierge aux beaux yeux, rayonnante de gloire,
Plus blanche que le cygne et que le pur ivoire,
Qui sur ton cou d’albâtre enroules tes cheveux ;
Reçois, belle Ganga, l’offrande de mes vœux.