Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/376

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Mon malheur est plus fort que ta pitié charmante,
Ô déesse ! Le doute infini me tourmente.
Pareil au voyageur dans les bois égaré,
Mon cœur dans la nuit sombre erre désespéré.
Ô vierge, qui dira ce que je veux connaître :
L’origine et la fin et les formes de l’être ?

Sous un rayon de lune, au bord des flots muets,
Tels parlaient tour à tour les sages inquiets.



GANGA


Quand de telles douleurs troublent l’âme blessée,
Ô Brahmanes chéris, l’attente est insensée.
Si le remède est prêt, les longs discours sont vains.
Levez-vous, et quittez le fleuve aux flots divins,
Et la forêt profonde où son beau cours commence.