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III


Ne me dédaigne point, ô vierge ! un Immortel
M’a, sous ton noir regard, blessé d’un trait mortel.
Lorsque le chœur léger des jeunes chasseresses
Déroule au vent du soir le flot des souples tresses,
Que ton image est douce à mon cœur soucieux !
Toi seule n’aimes point sous la clarté des cieux.
Les dieux même ont aimé, compagne de Diane !
Aux cimes du Latmos, sous le large platane,
Loin du nocturne char, solitaire, à pas lents,
Attentive aux doux bruits des feuillages tremblants,
On dit qu’une déesse aux amours ténébreuses
Du bel Endymion charma les nuits heureuses.
Ne me dédaigne point. Je suis jeune, et ma main
Ne s’est pas exercée au combat inhumain ;