Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/401

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Soupirs majestueux des ondes apaisées,
Murmurez plus profonds en nos cœurs soucieux ;
Répandez, ô forêts, vos urnes de rosées ;
Ruisselle en nous, silence étincelant des cieux !

Consolez-nous enfin des espérances vaines :
La route infructueuse a blessé nos pieds nus.
Du sommet des grands caps, loin des rumeurs humaines,
Ô vents ! emportez-nous vers les dieux inconnus.

Mais si rien ne répond dans l’immense étendue
Que le stérile écho de l’éternel désir,
Adieu, déserts, où l’âme ouvre une aile éperdue !
Adieu, songe sublime, impossible à saisir !