Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/59

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Muses, je vous implore ! Et toi, divin chanteur,
Qui des monts d’Éleuthère habites la hauteur ;
Dieu dont l’arc étincelle, ô roi de Lycorée
Qui verses aux humains la lumière dorée ;
Immortel dont la force environne Milet ;
Si mes chants te sont doux, si mon encens te plaît,
Célèbre par ma voix, Dieu jeune et magnanime,
Hélène aux pieds d’argent, Hélène au corps sublime.



HÉLÈNE.


Cesse tes chants flatteurs, harmonieux ami.
D’un trouble inattendu tout mon cœur a frémi.
Réserve pour les dieux, calmes dans l’Empyrée,
Ta louange éclatante et ta lyre inspirée.
La tristesse inquiète et sombre où je me vois
Ne s’est point dissipée aux accents de ta voix ;