Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/98

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HÈLÈNE.


Je ne quitterai point Sparte aux nombreux guerriers,
Ni mon fleuve natal et ses roses lauriers,
Ni les vallons aimés de nos belles campagnes
Où danse et rit encor l’essaim de mes compagnes ;
Ni la couche d’Atride et son sacré palais.
Crains de les outrager, fils de Priam, fuis-les !
Sur ton large navire, au delà des mers vastes,
Fuis ! et ne trouble pas des jours calmes et chastes.
Heureux encor si Zeus, de ton crime irrité,
Ne venge mon injure et l’hospitalité.
Fuis donc, il en est temps. Déjà sur l’onde Égée,
À l’appel de l’Hellade et d’Hélène outragée,
Le courageux Atride excite ses rameurs,
Regagne ta Phrygie, ou, si tu tardes, meurs !