Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/99

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PÂRIS.


La rose d’Ionie ornera ma trirème,
Et tu seras à moi, noble femme que j’aime !
Les dieux me l’ont promis ; nous trompent-ils jamais ?


HÈLÈNE.


Ils m’en sont tous témoins, Étranger, je te hais.
Ta voix m’est odieuse et ton aspect me blesse.
Ô justes dieux, grands dieux ! secourez ma faiblesse.
Je t’implore, ô mon père, ô Zeus ! ah ! si toujours
J’ai vénéré ton nom de pieuses amours ;
Fidèle à mon époux et vertueuse mère,
Si du culte d’Éros j’ai fui l’ivresse amère ;
Souviens-toi de Léda, toi, son divin amant,
Mon père ! et de mon sein apaise le tourment.