Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147

Les cheveux hérissés de colère, le roi
Tord la bouche, et frémit sur son siège. L’effroi,
Comme un souffle incertain au noir monceau des nues,
Circule dans la foule en clameurs contenues.


LE RUNOÏA.



Chasseurs d’ours et de loups, debout, ô mes guerriers !
Écrasez cet enfant sous les pieux meurtriers ;
Jetez dans les marais, sous l’onde envenimée,
Ses membres encor chauds, sa tête inanimée...
Et vous, ô Runoïas, enchantez le maudit !


Mais l’Enfant, d’une voix forte et douce, lui dit :