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Et ses cônes d’azur, et ses forêts bercées
Aux brises du matin sur les flots élancées ;
Et l’île, rougissante et lasse du sommeil,
Chantait et souriait aux baisers du soleil.


Ô jeunesse sacrée, irréparable joie,
Félicité perdue, où l’âme en pleurs se noie !
Ô lumière, ô fraîcheur des monts calmes et bleus,
Des coteaux et des bois feuillages onduleux ;
Aube d’un jour divin, chant des mers fortunées,
Florissante vigueur de mes belles années…
Vous vivez, vous chantez, vous palpitez encor,
Saintes réalités, dans vos horizons d’or !
Mais, ô nature, ô ciel, flots sacrés, monts sublimes,
Bois dont les vents amis font murmurer les cimes,

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