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Et le ciel où la foudre en rugissant se joue.
Sont tous moins agités que l’homme au cœur de boue !
Va ! le monde est un songe et l’homme n’a qu’un jour,
Et le néant divin ne connaît pas l’amour !

Çunacépa lui dit : — C’est bien. Je te salue,
Mon père, et je t’en crois ; ma mort est résolue.
Mais, par tous les Dêvas, ô sage, elle est si belle !
Taris ses pleurs amers, prie et veille pour elle,
Afin que je m’endorme en bénissant ton nom.
Alors Çanta, les yeux étincelants : — Oh ! non,
Maître ! non, non ! tu veux éprouver son courage !
La divine bonté brille sur ton visage ;
Secours-le, sauve-moi ! J’embrasse tes genoux,
Mon père vénérable et cher ! vivre est si doux !