Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/124

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Proscrit, oh ! que de fois je me suis raconté
Mes nuits d’enchantement, ces belles nuits d’été,
Où seuls, près des ruisseaux qui baisaient nos prairies,
Les bras entrelacés, comme nos rêveries,
Nous allions, elle et moi, ne parler que de nous,
Elle, inventer l’espoir : moi, l’entendre à genoux ;
Où nous pensions n’avoir qu’une même tendresse,
Et nous aimer toujours, en le disant sans cesse !
Mais eux ! tant de bonheur ne suivait point leurs pas,
Et le reproche aigri, qui ne corrige pas,
Et des débats jaloux l’incisive amertume,
Troublaient la nuit qui dort sous ses voiles de brume.


Béatrix.

Tu me crois inconstante, en voyant ma gaîté !
Douter de mon amour, c’est de l’impiété.