Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/138

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Et ses discours d’airain semblent tous revenir
Ouvrir une cellule, où dort un souvenir.
Chacun d’eux, sur un point, touchant cet orgue intime,
Soulève, dans la vie, un écho qui l’exprime :
Ils refont l’existence, et, comme le marin,
Qui, sur un globe étroit relisant son chemin,
S’élance, en un clin-d’œil, du couchant à l’aurore,
Le cœur, sur une carte invisible et sonore,
Ressaisit son voyage, et, dans quelques instans,
Parcourt le labyrinthe et les circuits du temps.

Mes fleurs, que l’ouragan a si vite effeuillées,
De leur jeune incarnat renaissent émaillées :
Mon horizon terni prend un aspect vermeil,
Et ces accens, sur moi, font l’effet du soleil.
Je me retrouve heureux, comme j’avais cru l’être.
J’espère même encore, et cet espoir peut-être,
Echappé d’une voix, qui parle à l’Eternel,
A quelque chose, en lui, qui tient moins du mortel.