Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/155

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L’ambition s’allume à la splendeur du jour : Mais l’esprit n’a d’éelat qu’aux dépens de l’amour. L’aube, avec sa gaîté, sa bruyante opulence, Effarouche le cœur, qu’enhardit le silence ; Tous les peuples de l’air, où bourdonnent leurs jeux, Sont autant de témoins, qui gênent nos aveux. Les oiseaux étourdis, même les plus fidèles, Emportent, avec eux, nos baisers sur leurs ailes. Le soir, rien ne distrait nos sermens et nos yeux ; D’un monde inquisiteur les écueils envieux N’offensent plus les pas de la mélancolie : Sur ses songes passés notre âme se replie : Le génie, abdiquant l’orageux avenir, De son vol recueilli parcourt le souvenir : L’obscurité, propice à notre imprévoyance, Des échos, que l’on craint, endort la surveillance : Enfin le cœur, plus libre, est aussi moins flottant ; Et, quand on ne voit rien, on croit que rien n’entend. On se parle tout haut des rêves de sa vie ; Vous, Maria, quelle ombre avez-vous poursuivie ?