Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/273

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Ou ramène l’espoir, en en traçant l’image,
Jette-t-on sur sa vie une larme d’hommage ?
Jamais. Quand jusqu’à nous s’exhalent ces soupirs,
Qui flattant nos ennuis, ou berçant nos plaisirs,
Semblent faire voler, sur des ailes de fla’mmg,
La prière d’un ange, amoureux d’une femme,
Nous aspirons de loin ce souffle harmonieux,
Qui passe sur nos maux comme un parfum des cieux ;
Mais qui songe de nous, en savourant ces charmes,
Ce qu’un poète doit payer à Dieu de larmes
Pour obtenir de lui le pouvoir d’attendrir,
D’enchanter des oisifs, qui le laissent mourir !

Las ! oui, quand de ces chants l’humaine providence
Daigne avec nos chagrins entrer en confidence,
Quand ces vers radieux, de l’avenir chéris,
D’un rayon de bonheur dorent nos fronts flétris,
Réchauffent nos vertus, font rougir l’inconstance,
Ou prêtent à l’amour leur brûlante assistance,