Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/301

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Ne pleure pas pourtant, si tes larmes de flamme
Brûlaient, comme un remords, en traversant ton âme !
Que jamais rien d’amer ne se mêle à mon nom :
Qu’il soit comme un nuage errant à l’horizon,
Dont le vent, qui l’amène, emporte aussi la trace ;
Sans peser sur ton cœur qu’il l’effleure et qu’il passe,
Et que mon ombre enfin, comme un vague sommeil,
S’entrelace à tes jours sans ternir ton soleil !
Si des cieux du midi la lumière étrangère
Mêle, un jour, à ta vie un éclat plus prospère,
Ne me repousse pas de ta fidélité :
Réserve-moi ma part dans ta félicité.
Quand nos champs, pailletés de blanches étincelles,
Reverront les oiseaux se caresser des ailes,
Le soir, à la même heure où je t’aurai parlé,
Il se peut qu’un amant, moins triste ou moins troublé,
Implore des soupirs qui trahiront ma cendre ;
Si tu te sens, mon ange, heureuse de l’entendre,
Je ne te dirai pas d’écarter son appui,
Non ! mais demande-toi : M’aime-t-il comme lui ?