Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/380

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Sent passer les parfums sur ses lèvres malades :
Il se baigne des yeux au courant des cascades….
Et le vaisseau, qu’abuse un mirage trompeur,
Aborde, à toute voile, une île… de vapeur.
Hélas ! l’univers même est peut-être un mirage,
Un reflet opulent de quelque haut parage,
Que l’on n’atteint jamais, et qu’on poursuit toujours,
Sans laisser après soi le sillon de ses jours.
Combien j’en ai touche de ces îles vermeilles,
Dont un brouillard fantasque ordonnait les merveilles !
J’étais désabusé, mais je recommençais,
Et de mes châteaux d’air, assiégés sans succès,
Ne voulant point encore abandonner la place,
A chaque illusion dont je perdais la trace,
J’effaçais seulement un coin de mon tableau.
Il fallait bien finir par n’y voir qu’un tombeau.

Un être m’apparut au sein de ces mensonges,
Brillant de tout l’éclat de tous mes autres songes :