Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/423

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C’était là tes conseils, c’était là mes maximes !
Dévoré si long-temps de pleurs pusillanimes,
C’est ainsi qu’autrefois écrivait mon courroux,
Quand, du Nord insurgé revenu parmi vous,
J’oubliais dans la haine une longue misère.
Sur une indigne idole assénant ma colère,
Je voulais, à loisir broyant son nom glacé,
Pilorîer le dieu que j’avais encensé.
Tout ce que je craignais, c’est que ma main sauvage
Ne sût pas, écumant le venin du langage,
D’un fiel assez féroce empoisonner ses traits ;
J’étais sûr cependant que j’y réussirais,
Et quoique la douleur, les combats, l’agonie,
En retrempant ma force, aient usé mou génie,
Je sentais dans mon sein, vide enfin de douleurs,
Bondir tout un carquois de vers flagellateurs.
Ils en devaient sortir en gerbe de souffrance,
Affilés de mépris, et barbés de vengeance ;