Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/91

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Comme des grains tombés d’une grappe vermeille,
Des graines d’or du ciel la fuyante merveille ?
Ils ne l’atteignent pas, mais souvent en chemin,
Pour une fleur, qui vogue, ils oublieront leur faim.
Et toi, quand de ton ciel tu poursuis le mirage,
Si tu trouves l’amour à moitié du voyage,
Veux-tu pas, Maria, t’arrêter avec moi ?
N’est-ce pas comme hier le même mot pour toi ?
Sous des sons différens la pensée est la même :
C’est toujours moi qui prie, et toujours moi qui t’aime.

Oui, Maria, je t’aime, et le dirai toujours !
Tant qu’il existera des heures dans les jours,
Et que j’aurai des sens, pour bénir le silence,
Pour consacrer du soir l’humide nonchalance :
Dans les champs, que mes vers viennent de moisonner,
Il restera toujours quelque gerbe à glaner.
Partout où mon regard récolte une étincelle,
Il en fera jaillir une source nouvelle :