Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/92

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J’exprimerai du monde un mot qu’il ne sait pas,
Pour vous dire tout haut ce dont je meurs tout bas.

Jaloux de tout, ma lyre, humblement souveraine,
Voudrait tout recréer, pour vous en rendre reine.
Tout en les protégeant, si vous les admirez,
Je suis jaloux des fleurs, quand vous les respirez.
Pour enivrer vos sens, au lieu de vous distraire,
Je voudrais m’emparer de tout ce qui peut plaire,
De l’argent fugitif, qu’agitent les ruisseaux,
De l’éclat du soleil, et du chant des oiseaux ;
Comme le blanc lychnis qui, de ses banderoles,
Le long de vos sentiers suspend les girandoles,
Sur votre front plus pur je voudrais me bercer,
Me cacher sous la mousse, où vous allez passer,
Ou comme les épis de ces muguets qui meurent,
Baiser de mes parfums vos pieds qui les effleurent.
Je voudrais devenir tout ce que vous aimez,
Vous sabler vos chemins de rubis enflammés,