Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 2.djvu/131

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118 Qclbnig an ümaulb.

4. j’avois soutenu qu’il faut admettre dans les corps quelque chose qui soit véritablement un seul estre, la matière ou masse estendue en elle même n’estant jamais que-plura Entia, comme S. Augustin a fort bien remarqué après Platon. Or j’infere qu’il n’y a pas plusieurs estres là où il n’y a pas un, qui soit véritablement un estre, et que toute multitude suppose l’unité. A quoy vous repliqués en plusieurs façons ; mais c’est sans touchera l’argument en luy même, qui est hors de prise, en vous servant seulement des objections ad hominem et des inconveniens, et en tachant de faire voir que ce que je dis ne suffit pas à résoudre la difficulté. Et d’abord vous vous étonnés, Monsieur, comment je puis me servir de cette raison, qui auroit esté apparente chez Monsieur Cordemoy qui compose tout d’atomes, mais qui doit estre necessairement fausse selon moy (à ce que vous jugés), puisque hors les corps animés qui ne font pas la cent mille-millieme partie des autres, il faut necessairement que tous les autres soyent plura Entia, et qu’ainsi la difficulté revient. Mais c’est par la que je voy, Monsieur, que je ne me suis pas encor bien expliqué pour vous faire entrer dans mon hypothèse. Car outre que je ne me souviens pas d’avoir dit, qu’il n’y a point de forme substantielle hors les ames, je suis bien éloigné du sentiment, qui dit que les corps animés ne sont qu’une petite partie des autres. Car je croy plustost que tout est plein de corps animés, et chez moy il y a sans comparaison plus d’ames, qu’il n’y a d’atomes chez M. Cordemoy, qui en fait le nombre fini, au lieu que je tiens que le nombre des ames, ou au moins des formes est tout à fait infini, et que la matière estant divisible sans fin, on n’y peut assigner aucune partie si petite, où il n’y ait dedans des corps animés, ou au moins doués d’une Entelechie primitive ou (si vous permettés qu’on se serve si généralement du nom de vie) d’un principe vital, c’est à dire des substances corporelles, dont on pourra dire en général de toutes, qu’elles sont vivantes.

2. Quant à cette autre difficulté que vous faites, Monsieur, sçavoir que Pame jointe à la matière n’en fait pas un estre véritablement un, puisque la matière n’est pas véritablement une en elle même, et que l’ame, à ce que vous jugés, ne luy donne qu’une denomination extrinseque, je reponds que c’est la substance animée à qui cette matière appartient, qui est veritablement un estre, et la matière prise pour la masse en elle même n’est qu’un pur phenomene ou apparence bien fondée, comme encor l’espace et