Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 4.djvu/303

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I III. MADAME Si V. A. ne m’avoit ordonné de luy expliquer plus distinctement ce que j’avois dit en passant louchant M. des Cartes et sa Démonstration de l’Existence de Dieu, il y auroit de la témérité de le vouloir entreprendre. Car les lumières extraordinaires de V. A. que j’ay bien ndeux reconnu lorsque j’eus l’honneur de l’entendre parler quelque moment que par ce que tant de grands hommes ont publié à son avantage, préviennent tout ce qu’on luy peut dire sur une maliere qui a esté sans doute il y a long temps l’objet de ses plus profondes pensées. Ce n’est donc pas à dessein de luy proposer quelque chose de nouveau que je m’engage en ce dis¬ cours, mais à fin d’en apprendre son jugement, dont je ne pretends pas d’appeler. V. A. sçait qu’il n’y a rien de si rebattu îiujourdhuy que des démon¬ strations de cette existence ; je remarque qu’il en est à peu près comme de la quadrature du cercle et du mouvement perpétuel : le moindre petit écolier de mathématique et de la mécanique prétend à ces problèmes sublimes ; et il n’y a pas jusqu’au plus ignorant distillateur qui ne se promette la pierre des philosophes. De même tous ceux qui ont appris quelque peu de Métaphysique débutent d’abord par la Démonstration de l’Existence de Dieu et de l’immortalité de nos ames qui, à mon avis, ne sont que le fruit de toutes nos études, puisque c’est là le fondement de nos plus grandes esperanees. J’avoue que V. A. n’auroil pas sujet d’avoir meilleure opinion de moy, si je ne luy disois que je suis’venu à ces ma¬ tières après avoir préparé l’esprit par des recherches très exactes en ces sciences severes qui sont la pierre de touche de nos pensées. Par tout ailleurs on se Halte el on trouve des flatteurs, mais il n’y a que très peu de Mathématiciens qui ayent debite des erreurs, et il n’y en a point qui