Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 4.djvu/446

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¥ÿi(ofo£ÿifcÿe ^Hanblungeti. 433 cela n’est pas assez, et une telle explication n’est que nominale. Il faut donc considerer ce que c’est que d’estre attribué véritablement à un cer¬ tain sujet. Or il est constant que toute predication veritable a quelque fondement dans la nature des choses, et lors qu’une proposition n’est pas identique, c’est à dire lors que le prédicat n’est pas compris expressément dans le sujet, il faut qu’il y. soit compris virtuellement, et c’est ce que les Philosophes appellent in-esse, en disant que le prédicat est dans le sujet. Ainsi il faut que le terme du sujet enferme tousjours celuy du prédicat, en sorte que celuy qui entendroit parfaitement la notion du sujet, jugeroit aussi que le prédicat luy appartient. Cela estant, nous pouvons dire que la nature d’une substance individuelle ou d’un estre complet, est d’avoir une notion si accomplie qu’elle soit suffisante à comprendre et à en faire déduire tous les prédicats du sujet à qui cette notion est attribuée. Au lieu que l’accident est un estre dont la notion n’enferme point tout ce qu’on peut attribuer au sujet à qui on attribue cette notion. Ainsi la qualité de Roy qui appartient à Alexandre le Grand, faisant abstraction du sujet, n’est pas assez déterminée à un individu, et n’enferme point les autres qualités du même sujet, ny tout ce que la notion de ce Prince comprend, au lieu que Dieu voyant la notion individuelle ou hecceïté d’Alexandre, y voit en même temps le fondement et la raison de tous les prédicats qui se peuvent dire de luy véritablement, comme par exemple ^ju’il vaincroit Darius et Porus, jusqu’à y connoistre a priori (et non par experience) s’il est mort d’une mort naturelle ou par poison, ce que nous

  • ie pouvons sçavoir que par l’histoire. Aussi quand on considere bien la

connexion des choses, on peut dire qu’il y a de tout temps dans l’ame efAlexandre des restes de tout ce qui luy est arrivé, et les marques de ^out ce qui luy arrivera, et même des traces de tout ce qui se passe dans l’univers, quoyqu’il n’appartienne qu’à Dieu de les reconnoistre toutes. IX. Il s’ensuit de cela plusieurs paradoxes considerables, comme ^ntre autres qu’il n’est pas vray que deux substances se ressemblent entière¬ ment, et soyent differentes solo numero, et que ce que S. Thomas ^sseure sur ce point des anges ou intelligences (quod ibi omne indi¬ viduum sit species infima) est vray de toutes les substances, pourveu qu’on prenne la difference spécifique, comme la prennent les Geometres à l’égard de leur figures : item qu’une substance ne sçauroit commencer que par creation, ny périr que par annihilation : qu’on ne divise pas une sub- iv. 28