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LEIBNIZ



LA MONADOLOGIE



INTRODUCTION


I

Nous ne manquons en France ni de savantes études sur la philosophie de Leibniz, ni d’excellentes éditions de ses œuvres et particulièrement de la Monadologie. Pour accepter la tâche d’éditeur des Nouveaux Essais et de la Monadologie, il fallait un motif sérieux, et ce motif, nous pouvons le résumer d’un mot, simplifier. C’est notre expérience des classes de philosophie des lycées et des examens du baccalauréat qui nous a suggéré ce désir décidé de simplification. Nos éditions classiques de Leibniz ont presque toutes un beau défaut : ce sont des éditions savantes. Elles compliquent au lieu de la simplifier la tâche de l’élève et ne laissent plus rien à faire au maître. Sous prétexte d’un ouvrage ou même d’un fragment d’ouvrage à commenter, elles offrent au lecteur l’immensité de l’œuvre leibnizienne à parcourir et à creuser. De plus, ces savantes études que nous admirons autant que personne sont du Leibniz concentré, aliment des plus substantiels, mais qu’un estomac solide peut seul digérer et qu’une très forte organisation peut seule s’assimiler. Leibniz est plus leibnizien dans ces magistrales introductions que dans ses ouvrages, comme les Romains de Corneille sont plus Romains dans ses tragédies que dans leur histoire : excellentes pour des candidats à la licence et même à l’agrégation (ils le savent bien et s’en nourrissent), elles sont, si l’on nous permet le mot, qui est un grand éloge, détestables pour des candidats au baccalauréat. Ce n’est pas que nous