Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/119

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part une définition précise, scientifique, de ce mot mystérieux dont il a usé si frénétiquement. Il poursuit :

Il y a un âge auquel l’homme individuel voudrait s’arrêter : tu chercheras l’âge auquel tu désirerais que ton espèce se fût arrêtée !

Cherchons-le donc. — Rousseau entre alors dans sa « première partie » : l’histoire de l’humanité primitive, jusqu’à l’établissement de la propriété.

En considérant, dit-il, l’homme tel qu’il a dû sortir des mains de la Nature…, je vois un animal moins fort que les uns, moins agile que les autres, mais, à tout prendre, organisé le plus avantageusement de tous ; je le vois se rassasier sous un chêne, se désaltérant au premier ruisseau, trouvant son lit au pied du même arbre qui lui a fourni son repas ; et voilà ses besoins satisfaits.

Il nous le montre ensuite :

Imitant l’industrie des animaux… s’élevant (le mot y est) jusqu’à l’instinct des bêtes… réunissant en lui les instincts propres à chaque espèce animale… se nourrissant également de la plupart des aliments divers que les autres animaux se partagent, et trouvant par conséquent sa subsistance plus aisément que ne peut le faire aucun d’eux.

Ces premiers hommes sont nécessairement et héréditairement robustes. Sur ce point déjà, ils ne peuvent que dégénérer :

Le corps de l’homme sauvage, étant le seul instru-