Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/126

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endurants et que la pitié naturelle eût déjà subi quelque altération, cette période de développement des facultés humaines, tenant un juste milieu entre l’indolence de l’état primitif et la pétulante activité de notre amour-propre… dut être l’époque la plus heureuse et la plus durable. Plus on y réfléchit, plus on trouve que cet état était le moins sujet aux révolutions, le meilleur à l’homme, et qu’il n’a dû en sortir que par quelque funeste hasard… L’exemple des sauvages, qu’on a presque toujours trouvés à ce point, semble confirmer que le genre humain était fait pour y rester toujours, que cet état est la véritable jeunesse du monde, et que tous les progrès ultérieurs ont été, en apparence, autant de pas vers la perfection de l’individu, et, en effet, vers la décrépitude de l’espèce.

Et Rousseau continue à nous raconter ce qu’il lui plaît. — De la culture des terres s’ensuit nécessairement leur partage, et, par conséquent, la propriété. — De la propriété naissent les concurrences, les rivalités. Il y a bientôt des riches et des pauvres. La lutte devient atroce. — Alors les riches et les habiles proposent d’établir un gouvernement et des lois « dans l’intérêt de tous ». — Alors naissent les cités et les États. — Alors éclatent les guerres nationales. — Alors les peuples choisissent des chefs pour défendre leur indépendance. — Alors le chef devient tyran. — Déclamation sur la liberté (que l’homme n’a jamais le droit d’aliéner). — Déclamation contre le despotisme. — Cependant l’inégalité s’accroît et se multiplie, et avec elle tous les vices…

Et voici la conclusion et le résumé de l’ouvrage ;