Page:Lemaître - Jean-Jacques Rousseau, 1905.djvu/198

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Julie, avec la complicité de son amie la piquante Claire, va retrouver, un soir, Saint-Preux dans un bosquet, lui applique un baiser sur la bouche, et s’enfuit. Après quoi (et ici je copie simplement les titres de quelques chapitres) « elle exige que son amant s’absente pour un temps, et lui fait tenir de l’argent pour aller dans sa patrie vaquer à ses affaires. — L’amant obéit, et, par un motif de fierté lui renvoie son argent. — Indignation de Julie sur le refus de son amant. Elle lui fait tenir le double de la première somme. — Son amant reçoit la somme, et part. » Eh bien, quoi ? Les arguments de Julie sont fort persuasifs, je vous assure ; et puis, Jean-Jacques n’a-t-il pas été jadis, sans nul embarras, l’obligé de madame de Warens ?… Et pourquoi soulève-t-il ici cette question inattendue sinon parce qu’il se souvient ?…

Pendant l’absence de Saint-Preux, le baron d’Étanges revient à la maison. On lui parle des mérites de Saint-Preux. Il déclare à ce propos qu’il ne donnera jamais sa fille à un roturier, mais qu’il veut la marier à un gentilhomme de ses amis. Julie tombe malade, rappelle secrètement Saint-Preux, et « elle perd son innocence ».

Elle donne un second rendez-vous à son amant. Mais elle le remet ensuite et oblige Saint-Preux à s’absenter deux jours pour une bonne action qu’il serait inutile de vous expliquer. Le ciel les récompense d’ailleurs de ce sacrifice, car l’absence de Saint-Preux les sauve d’un grave péril.