Page:Lemaître - Les Contemporains, sér6, 26e mille.djvu/355

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révèle la loi. — L’inspiration de la Confession d’un amant est plus chrétienne encore, et il s’y ajoute le tolstoïsme filtré de MM. de Vogüé et Desjardins. Le héros du livre, ayant mâché la cendre amère que la faute laisse après soi, n’a plus de repos qu’il n’ait trouvé une grande cause humaine et chrétienne à qui dévouer son corps et son âme, et se précipite de l’amour dans la charité…

On sait que jamais tant de soutanes n’ont traversé les romans, ou même les comédies, que depuis une dizaine d’années, soit réveil d’un vague et équivoque mysticisme, soit recherche de ce que peuvent mêler de piment aux choses de l’amour les choses de la religion. Mais les soutanes de M. Prévost sont vraies. Les amours de la femme de quarante ans, dans l’Automne d’une femme, s’encadrent entre deux confessions, deux entretiens de la pécheresse avec son directeur, où le ton est singulièrement juste, la casuistique pénétrante, l’orthodoxie irréprochable. M. Marcel Prévost doit cela à sa pieuse éducation. J’en reconnais aussi des traces dans sa complaisance et sa compétence à peindre les doux adolescents, timides, tendres, faibles et scrupuleux, de rôle passif, plus jeunes que la femme aimée, et beaucoup plus séduits que séducteurs… Il a donné des frères charmants au délicieux Hubert Liauran de M. Paul Bourget.

Il semblait que, par la Confession d’un amant, M. Marcel Prévost se fût lui-même condamné à une