Écrites dans le cœur de nos fibres veinées,
Comme aux couches d’un élément !
Aigles qui passez sur nos têtes,
Allez dire aux vents déchaînés
Que nous défions leurs tempêtes
Avec nos mâts enracinés.
Qu’ils montent, ces tyrans de l’onde,
Que leur aile s’ameute et gronde
Pour assaillir nos bras nerveux !
Allons ! leurs plus fougueux vertiges
Ne feront que bercer nos tiges
Et que siffler dans nos cheveux !
Fils du rocher, nés de nous-même,
Sa main divine nous planta ;
Nous sommes le vert diadème
Qu’aux sommets d’Éden il jeta.
Quand ondoiera l’eau du déluge,
Nos flancs creux seront le refuge
De la race entière d’Adam ;
Et les enfants du patriarche
Dans notre bois tailleront l’arche
Du dieu nomade d’Abraham !
C’est nous, quand les tribus captives
Auront vu les hauteurs d’Hermon,
Qui couvrirons de nos solives
L’arche immense de Salomon.
Si, plus tard, un Verbe fait homme
D’un nom plus saint adore et nomme
Son Père du haut d’une croix,
Autels de ce grand sacrifice,
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LAMARTINE.