Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t1, 1887.djvu/272

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Te soit hospitalier !… Adieu, ma fille,

                                                                 — Adieu ! »

Je n’entendis plus rien. Puis un battement d’aile
M’annonça le départ de la mère hirondelle ;
Puis un faible soupir. Et moi je dis tout bas :
« Ne crains rien, doux oiseau, tu ne périras pas ;
Chaque jour, par mes soins, une ample nourriture
Ira chercher la mère et sa progéniture ;
Élevée entre nous, une épaisse cloison,
Des vapeurs du foyer détournant le poison,
Ne laissera monter jusqu’à ton nid paisible
Que la douce chaleur d’une flamme invisible ;
Et, je le sens, mon cœur d’émotion battra
Quand, au printemps, ta mère en ces lieux accourra,
Te trouvera vivante, et que, sans l’oser croire,
De tes jours préservés tu lui diras l’histoire. »



______