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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

TABLEAU D’INTÉRIEUR

L’ivoire palpitant de sa gorge féconde
Apparaît sous des plis chastement découverts,
Et l’enfant, soutenu dans ses bras entr’ouverts,
Boit doucement la vie à sa source profonde.

En contemplant cet être où son espoir se fonde,
Elle rêve des jours de bonheur sans revers ;
Et son cœur attendri, pur de desseins pervers,
Ignore pour jamais les orages du monde.

Embrassant d’un regard tout ce qu’il a de cher,
Et la sœur de son âme, et l’enfant de sa chair,
Debout et radieux, près d’eux songe le père ;

Et sur ce groupe calme et saint, du haut de l’air
Descend dans un rayon de divine lumière
La bénédiction du Seigneur tutélaire.

(Voix perdues)

LE PORTRAIT

Debout, près d’un rideau tombant en replis lourds,
La main droite levée au menton, et pensive,
Dans le doux nonchaloir de sa pose expressive
Elle rêve, accoudée au fauteuil de velours.