Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/17

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pour la peinture, puisqu’il fut très probablement admis à l’atelier de David, vers la fin de 1785, n’ayant pas encore quinze ans. David paraît avoir eu pour lui une véritable affection, et il lui inspira des sentiments de respect, on dirait presque de tendresse filiale, que ni l’âge ni les événements ne purent diminuer ; bien au contraire. Au commencement de 1787, Gros entra à l’école de l’Académie de peinture, y concourut à diverses reprises, sans obtenir de succès bien éclatants ; il est vrai qu’il était encore très jeune ; la même observation doit être faite à propos de son échec au Grand Prix en 1792. À ce moment, la Révolution triomphante bouleversait toutes les organisations ; l’Académie de peinture fut emportée comme presque toutes les institutions du passé.

Gros avait alors vingt-deux ans. Quelles influences avait-il subies ? Celle de David d’abord, mais pendant un temps relativement court ; celle de l’enseignement académique ensuite, mais alors aussi vacillant et incertain que les événements politiques. D’autre part, il avait connu par son père un certain nombre d’artistes, entre autres l’aimable Mme  Vigée-Le Brun, qui continuait quelque chose des traditions du XVIIIe siècle. Son mari, Le Brun, était mar-

    méthode et d’esprit critique, et leurs ouvrages sont gâtés par des préoccupations vraiment trop apologétiques. Tout en reconnaissant ce que nous leurs devons, nous ne nous en sommes servi qu’en les contrôlant, et nous nous sommes attachés à ne garder que les faits vraiment certains et utiles à connaître, à écarter les anecdotes controuvées, les sentimentalités qui fausseraient le personnage que nous étudions. Et, puisqu’il s’agit d’un artiste, nous avons surtout essayé de le comprendre et de montrer, après d’autres, la signification de son œuvre, autant que le permet un résumé.