avril et mai, il avait presque anéanti les deux armées autrichienne et piémontaise qui lui étaient opposées, il était entré triomphalement à Milan et s’était empressé d’y appeler sa femme Joséphine, qu’il avait dû quitter après quelques jours de mariage. Joséphine — qui se hâta lentement de le rejoindre — passa par Gênes. Gros lui fut présenté ; elle l’emmena avec elle et le présenta à son tour à son mari, en juillet 1796. Bonaparte, qui affectait déjà d’être autre chose qu’un soldat, prit Gros sous sa protection, l’adjoignit en 1797 à la commission chargée de rechercher les objets d’art en Italie et de rassembler ceux que les traités signés avec les princes de la péninsule mettaient à la disposition de la France ; plus tard Gros fut nommé inspecteur aux revues. À ces divers titres, il parcourut l’Italie du Nord, alla un moment à Rome, puis revint se fixer à Milan jusqu’en 1799. À cette époque appartiennent le premier portrait de Bonaparte, Bonaparte à Arcole[1], qui fut gravé par Longhi à Milan dès 1798, une esquisse : Malvina pleure, aux accords de la harpe d’Ossian qu’elle touche de ses doigts, la mort d’Oscar, son époux, étendu à ses pieds (encore du romantisme), et des sujets de plein classicisme : Alexandre et Bucéphale, Timoléon et Timophane.
Conquise par Bonaparte en 1796 et 1797, l’Italie allait être perdue par les Français en 1799. L’arrivée des Russes
- ↑ Il en existe deux exemplaires, l’un au Louvre, l’autre à Versailles, le premier ne dépassant guère le buste, le second presque en pied. C’est celui-ci qui a été reproduit dans la gravure de Longhi.