Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/167

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idée de grasse vie, et, de temps à autre, le stimulait contre son frère, lui reparlait de n’être plus qu’à deux dans la maison, avec un bon magot. Cela traversait alors comme une fête la cervelle obscurcie de Balt, et il faisait le geste d’assommer quelqu’un dans la nuit.

À un tournant de chemin, il trébucha, s’abattit dans une flaque, la face contre terre, et aussitôt se mit à ronfler. Elle voulut l’éveiller, le secoua, le frappa de son talon ; mais il se retourna seulement, bougonnant des mots sans suite. La bière avait frappé comme d’un coup de maillet son corps insuffisamment nourri. Elle, au contraire, plus habituée aux gaîtés de la boisson, demeurait plantée dans le chemin, comme un tronc d’arbre, raide et ferme sur ses jambes.

Elle commença par le tirer de la