Page:Lemonnier - Le Mort, 1882.djvu/56

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d’abord, puis on l’aura tué, enterré. L’argent ne profite pas à tout le monde.

Alors Balt dit d’une voix dure :

— Il n’avait qu’à mieux le cacher.

Et Bast pensait au bonheur de jouir de la fortune volée, dans une contrée où il n’y aurait personne, d’être seul au monde avec cette volupté extraordinaire : l’argent. En même temps, il poussait des soupirs, hochait la tête doucement, murmurait des doléances sur cette mort surprenante.

— À propos, fit le fermier, il y a du changement chez vous. Vous avez comblé votre mare.

— Oui. Après ?

— Après !

Et le fermier, qui était solide et violent, mis en humeur de querelle par le ton bourru de Balt, s’écria :

— Après ? C’est que s’il n’en tenait