Page:Lenotre - Prussiens d’hier et de toujours, 1916.djvu/54

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rua sur l’Occident. Au moins les Vandales, dont les professeurs allemands eux-mêmes ont fait le cauchemar de l’Histoire, ne savaient pas le prix de ce qu’ils détruisaient ; encore boueux de leurs marais de Silésie, ils ne se flattaient pas de connaître la beauté, de « synthétiser en eux les dons artistiques parcimonieusement répartis entre les autres peuples » ; une forteresse, un temple, c’était tout un. Ceux-ci savent, et de cet art ogival dont, à force d’impostures scientifiques, ils ont cherché à faire un art allemand, ils détruisent, sans nécessité stratégique, les joyaux les plus vulnérables. Ils jettent des bombes sur Notre-Dame. Ils écrasent de leurs obus la merveille de Reims et les dentelles de pierre, vieilles de cinq siècles, tombent en débris sous l’incessante mitraille de leurs canons. Culture ? Culture encore, sans doute, les pastilles, les gants incendiaires, les jets de vitriol et de pétrole enflammé, les poings coupés, les blessés achevés, et non point dans l’excitation et la rage du combat, mais froidement, par obéissance. M. Joseph Reinach cite un document qui doit prendre place au dossier de la culture : c’est l’affiche posée à Reims en septembre 1914, lors de l’occupation ennemie : « Afin d’assurer la sécurité des troupes, énonce ce placard, et afin de répondre du calme de la population, les personnes nommées ci-après ont été prises en otages ; elles seront pendues à la moindre tentative de désordre. La ville sera entièrement ou partiellement brûlée et les habitants pendus, si une infraction quelconque est commise... » Et c’est signé : Par ordre