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derrière les vieux murs en ruines


Aujourd’hui j’ai vu ma gazelle,
Mon cœur l’est embrasé.
Je lui parlai d’un clin d’œil :
« Viens, ô belle, sur mon sein ! ».

Je suis las de pleurer
Et ne cesse de pleurer.
Je suis las de souffrir
Et ne cesse de souffrir.

Je ne puis avaler aucun mets,
Je ne puis goûter le sommeil ;
Mon amour est accablant.
Je succombe sous le fardeau.

Verse le remède, ô dame !
Il faut me soigner
Avec les feuilles du caroubier
Et les baisers de ma belle.

Les bougies brûlent dans le chandelier
Aux branches écartées,
L’amoureux se réjouit,
Étendu près de l’amoureuse.

Elle est plus étincelante
Que les flambeaux allumés.
Elle est plus brûlante
Que la flamme des cierges !

Qu’ils me blâment, ô dame !
Ô Dame ! qu’ils m’inculpent !
L’amour trouble mon esprit
Et j’invoque la mort !

Enivrée par la musique, une fillette se lève et se met à danser. En cadence, les pieds teints au henné frappent le tapis, sans bouger presque de